Cet article fait partie de l’une des nombreuses ressources disponibles à même notre plateforme de navigation santé, permettant ainsi à vos membres d’avoir accès à de l’information santé crédible. Dans ce texte, notre médecin en chef, le Dr Michael Szabo nous explique qu’il est primordial de poursuivre nos efforts de distanciation physique.
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Au Canada, nos efforts pour aplanir la courbe vont bien. Heureusement, nous n’avons pas eu la même augmentation de cas qu’à New York, en Italie et en Espagne. Ne vous méprenez surtout pas, ceux d’entre nous qui sont en premières lignes ont vu beaucoup de cas ici; mais jusqu’à présent, notre système de santé n’a pas été débordé.
Si notre bonne fortune est en grande partie attribuable à notre respect des directives de santé publique, à l’adoption collective de règles de distanciation physique et au fait de rester à notre domicile autant que possible, je demeure néanmoins un peu inquiet. Quelque chose dans notre nature humaine me préoccupe.
Des résultats invisibles, mais très concrets
Parfois, les stratégies de santé publique sont victimes de leur propre succès. Les vaccins en sont un bon exemple. L’incidence de maladies qui faisaient jadis partie de la vie quotidienne a été considérablement réduite; dans certains cas, certaines de ces maladies ont été complètement éradiquées avec l’avènement de la vaccination. Et comme nous ne voyons plus beaucoup d’entre elles, nous peinons à comprendre leur gravité potentielle.
Avec le temps, nous commençons à croire que ces maladies ne sont en rien préoccupantes. Certains en viennent même à penser qu’il serait acceptable, voire bénéfique, d’attraper celles-ci naturellement afin de construire une « immunité naturelle », ce qui peut parfois être plus robuste et durable. Puis, certaines personnes commencent à craindre les vaccinations elles-mêmes, choisissant de se concentrer sur les risques minimes qui y sont associés plutôt que sur les dangers de contracter les maladies qu’elles préviennent.
Cette perte de perspective joue un rôle important dans le mouvement anti-vaccin.
La guerre n’est pas encore gagnée
Nous devons continuer à maintenir le cap.
La distanciation physique a réduit l’impact de l’infection que nous observons au Canada, mais cela ne signifie en aucun cas que nous pouvons pousser un soupir de soulagement et reprendre une vie normale dans un avenir proche. Le succès de nos mesures de santé publique ne devrait que renforcer notre détermination à poursuivre sur cette voie.
Nous devons examiner les régions du monde les plus touchées pour nous rappeler la cruelle vérité des effets de ce virus. Un bon point de départ est d’écouter les récits des médecins et infirmières en premières lignes des services d’urgence de la ville de New York (accessible en anglais seulement). Ce n’est pas sans raison que les professionnels qui traitent les maladies graves sur le terrain croient de tout cœur aux mesures de santé publique telles que les vaccins et la distanciation physique. C’est parce que nous sommes plongés dans la réalité de ce qui peut survenir dans la vie que nous ne perdons jamais cette perspective.
Loin d’être une mesure inutile
Poursuivre les mesures de distanciation physique est aujourd’hui plus important que jamais. Le succès est au rendez-vous et cela devrait nous inciter à continuer. Il ne devrait pas nous amener à croire qu’il était inutile, au départ, d’instaurer des mesures préventives ou que nous n’avons plus besoin de les suivre.
N’oublions surtout pas que ce que nous avons observé jusqu’à présent est le résultat des actions que nous avons entreprises. Si une maison était en feu et que le service des incendies était appelé pour l’éteindre, dirait-on alors que les pompiers n’étaient pas requis après l’extinction des flammes? Si une personne atteinte d’une grave infection sanguine était admise aux soins intensifs et recevait des antibiotiques par voie intraveineuse, estimerait-on après coup que les antibiotiques n’étaient pas nécessaires parce que le patient s’est rétabli?
Nous devrions tous être fiers de nos efforts collectifs; ils ont sauvé des milliers de vies et allégé le fardeau de notre système de soins de santé. Ce succès devrait nous encourager à continuer et non pas servir à nier le sérieux de la situation.
Grâce à une meilleure compréhension de ce virus, avec le temps, nous pourrons lentement retourner à une vie plus normale en toute sécurité. Une chose est certaine : nous nous en sortirons ensemble!
Au sujet de l’auteur
Le Dr Michael Szabo est médecin en chef chez Novus Santé et cumule 25 années d’expérience en soins médicaux de première ligne. Il est urgentologue pour le Réseau universitaire de santé de Toronto (UHN) et chargé de cours au Département de médecine familiale et communautaire de l’Université de Toronto. Il possède une vaste expérience en soins de santé destinés aux cadres, en soins de santé de type concierge et en deuxième opinion médicale.
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