La dépression est le trouble de santé mentale le plus courant au sein du grand public, ainsi que l’affection d’ordre psychiatrique à laquelle les médecins de famille sont le plus souvent confrontés. Obtenir le bon type d’aide peut s’avérer compliqué, car l’accès aux ressources en santé mentale est très variable au Canada. Votre médecin de famille est habituellement la personne à qui vous devriez d’abord vous adresser, mais il faut que vous ayez le plus d’informations possible quand vous le rencontrez afin de bénéficier d’un traitement optimal.
Vous devez d’abord obtenir un diagnostic exact. La véritable dépression clinique porte le nom de « trouble dépressif majeur » et correspond à des critères précis. Comme certains problèmes médicaux ou effets secondaires de médicaments peuvent entraîner des symptômes de dépression, il faut pouvoir les exclure. Il peut aussi arriver que vous souffriez d’autres problèmes de santé mentale, comme l’anxiété, qui sont la cause sous-jacente véritable de vos symptômes. D’autre part, le diagnostic peut aussi ne pas être parfaitement clair et il faudra du temps pour déterminer ce qu’il en est, mais vous ne devez pas vous décourager. Ce qui compte, c’est de collaborer avec votre médecin de manière à en arriver au bon diagnostic, ce qui permettra de prescrire le traitement le plus approprié pour votre cas.
Si votre médecin estime que vous souffrez de trouble dépressif majeur, il vous faudra suivre un traitement. La nature de celui-ci varie selon chaque personne. Selon la plupart des spécialistes, la meilleure solution consiste à combiner la médication à une forme ou une autre de psychothérapie. Il existe toutefois des preuves à l’effet que l’usage exclusif de la médication ou de la psychothérapie peut aider à traiter un trouble dépressif majeur. Vous et votre médecin devrez prendre de nombreuses décisions quant à l’option la plus appropriée dans votre situation. L’un des éléments qui contribue souvent à la prise de décision, quand il s’agit d’utiliser ou non des médicaments, est la capacité courante d’entreprendre activement une psychothérapie. Si votre niveau d’énergie est très bas et que vous avez du mal à vous concentrer, la psychothérapie vous semblera très dure. La médication peut souvent vous libérer de cet état d’esprit et vous permettre de mieux vous engager dans la psychothérapie, la rendant ainsi plus efficace.
L’accès à la psychothérapie et aux services psychiatriques peut être difficile selon le lieu où vous habitez au Canada. Si vous avez besoin d’aide pour obtenir des ressources dans votre collectivité, ou pour trouver un médecin de famille ou tout autre professionnel en santé mentale pouvant offrir le soutien nécessaire, contactez-nous et nous vous aiderons à mettre au point un plan personnalisé.
Finalement, l’un des aspects les plus importants du traitement qui est le plus souvent négligé est l’utilisation de ce qu’on appelle les « comportements antidépressifs ». De la même façon qu’ils prescrivent des antidépresseurs pour traiter un trouble dépressif majeur, les médecins peuvent suggérer des changements au mode de vie pouvant influer fortement sur les résultats du traitement. Ces changements ont à eux seuls un effet antidépresseur réel. Il est recommandé de faire chaque jour au moins 30 minutes d’exercice à rythme vif comme la marche, le vélo ou l’entraînement contre résistance. L’objectif est de s’assurer de bénéficier d’au moins 7 à 8 heures de sommeil réparateur chaque nuit. Vous pourriez avoir besoin pour cela du soutien de votre médecin, car la qualité du sommeil est souvent affectée par la dépression elle-même. Comme il est crucial de bien se nourrir quand on souffre de dépression, vous devriez aussi discuter de ce sujet avec votre médecin. Tenir un journal est en outre une activité recommandée, car c’est une excellente façon d’exprimer ses sentiments. Pensez à rédiger un journal mettant en valeur les aspects positifs de votre vie. La méditation et le yoga sont aussi utiles pour calmer l’esprit et apprendre à vivre le moment présent, ainsi que pour mieux cerner les schémas de pensée négatifs associés à la dépression.
Chez une personne déprimée, l’esprit est souvent hyperactif et tend à s’attarder au négatif. Les comportements susmentionnés peuvent aider à contrer cette tendance. Ce qui est problématique selon moi avec les patients qui s’efforcent d’adopter régulièrement ces comportements antidépressifs, c’est qu’ils doivent souvent le faire en dépit d’un faible niveau d’énergie. Ils sont aussi susceptibles d’avoir l’impression qu’il n’y a aucun changement immédiat dans leurs symptômes. Toutefois, il est très important de comprendre que c’est la répétition quotidienne de tels comportements qui finit par tranquillement contribuer à améliorer le moral de quelqu’un. Persistez dans ces comportements même si vous n’en avez pas le goût ou avez l’impression qu’ils ne vous aident pas. Lentement mais sûrement, vous constaterez un début de changement.
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